Sonisphère France 2013

J'ai passé un très bon week end.

Vu que j'étais là en 2011 je savais à quoi m'attendre : terrain rocailleux, marche interminable entre la voiture et l'entrée, très peu d'indications, le bordel quoi.
Mais : les groupes ont été excellents, et le son assez bon la plupart du temps... Je ne sais plus qui disait Slayer à 110dB : WTF? comment tu as mesuré ça? C'est surtout dimanche matin, pour les premeirs groupes, que j'ai trouvé le son trop fort et surtout très mal mixé. A ce titre, le show de Mastodon fut décevant, et le mot est faible.
Les têtes d'affiche ont rempli leur rôle à le perfection. Concernant Limp Bizkit, j'ai trouvé leur concert vraiment excellent même si Nookie manquait à l'appel . Un de mes potes les avait vu au Graspop l'an dernier et m'a dit que le show du Soni était bien meilleur d'ailleurs.

J'écrirais un report plus complet dans la journée...

Et voilà mon beau report !

Samedi
Avec la perspective d’une première journée déjà bien chargée (notamment avec son finish combo In Flames / Slayer / Korn / Limp Bizkit en clôture jusque 1 heure du matin) nous décidons de ne pas partir trop tôt et d’arriver sur le site pour 12h30. Mauvaise idée.
Nous serons accueillis par des embouteillages à environ 2km de l’entrée supposée du parking. Nous prenons notre mal en patience avant de constater que les bénévoles sont complètement dépassés et que l’entrée du parking est barrée ! Après cette belle perte de temps nous revenons sur nos pas, à hauteur d’un supermarché où la police nous dit que, vu le bazar, on peut se garer où on veut tout le weekend. Nous décidons donc de nous y poser et de prendre des forces avant les 30-40 minutes de marche qui nous attendent. Malheureusement nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Nous remontons en effet la route d’accès au fest, puis le camping… pauvres campeurs ! Installés sur un champ de poussière… C’est toujours l’ancienne friche d’Arcelor qui sert de parking et de camping et il est clair que j’aurais détesté dormir là dedans. Bref… nous remontons par la forêt, comme en 2011, et accédons à l’entrée du fest…complètement saturée de monde. Il était déjà plus de 14h…A la base nous savions que allions rater Headcharger, et sûrement Dagoba, mais cette longue attente additionnée au gros bordel pour accéder au site nous fera aussi rater Crucified Barbara et la moitié de Karnivool. Grrr…

Bref, nous voilà enfin entrés ! Nous attaquons directement à la Guiness (il y a du choix cette année !), et, avant de nous diriger vers la scène Saturn, nous entreprenons un rapide tour du propriétaire (et très très rapide tour des tentes du Metal Market vu la chaleur à l’intérieur) pour constater que, oui, tout le site est configuré comme 2011 : excepté peut-être plus de place pour s’asseoir, et des espaces plus aérés au niveau des pentes permettant d’accéder aux scènes, c’est toujours la même histoire des différents niveaux (entrée/bars au 0, alimentation/merch/bar/wc au +1 et scènes/merch/bar/wc au +2) dont l’ascension est ponctuée de rocailles et poussière.

J’étais assez curieux de voir Karnivool, dont les influences Deftones et Tool avaient tout pour me plaire. Ce qui est difficile pour ce genre de groupe c’est de savoir reproduire les ambiances et le chant sur scène. Or ici le chant est très bon, et les morceaux passent bien, quoique trop ressemblants. A revoir dans de meilleures conditions cela dit.

Nous nous armons de munitions liquides pour aller voir Behemoth, qui délivrera un bon set, furieux et bien prenant, sans être ultime. Je reste mauvais juge du groupe vu que je ne connais pas très bien leur discographie mais le concert est passé tout seul. Les bières aussi, ce qui additionné, à la chaleur, ne sera pas sans provoquer une bonne fatigue

Nous zappons donc délibérément Sabaton et assistons de loin au set de Bring Me the Horizon. Que dire ? En live cela me parait moins mauvais qu’il y a 2 ans au même endroit (et surtout comparé à la tournée Machine Head de décembre 2011). Mais ce groupe ne pourra pas aller plus loin s’il ne s’améliore pas davantage.

On commence à attaquer les gros morceaux, avec Amon Amarth qui, doté d’un fort beau décor - Drakkar, mettra une des premières claques de ce festival. Malheureusement un peu trop attaqué par la boisson je garde finalement peu de souvenir de leur set si ce n’est une setlist qui est passée toute seule et un groupe au taquet et qui a déjà hâte d’en découdre lors de leur prochaine tournée en novembre. Ca tombe bien, nous aussi.

Je fais partie de ces personnes contentes de voir Motorhead en festival quand c’est possible, mais qui n’écoutent pour ainsi dire jamais le groupe sur album. Lemmy mérite tout notre respect de metalleux, mais on se contentera de suivre de loin le best of habituel délivré par le groupe pour nous reposer un peu avant le déluge de gros son à venir.

J’étais particulièrement heureux lorsque In Flames s’est vu ajouté à l’affiche du festival il y a quelques semaines. Un groupe que j’aime beaucoup et que je n’ai pas vu depuis la tournée A Sense of Purpose, tournée pendant laquelle je me suis pris 1 ou 2 bonne claque. Malgré la relative déception de leur dernier album, j’avais donc hâte de les revoir. Cependant, dès le début de leur set, je tique un peu. Il manque quelque chose ! Le son n’est pas très puissant : même si je dois relativiser mes impressions sur le son à cause des bouchons-bunkers dont je me sers maintenant pour mes soucis d’acouphènes, la setlist proposée est bien faiblarde. Et In Flames sans ses lights (il faisait encore plein jour) ça n’est pas vraiment ça non plus ! Je passe quand-même un
bon moment, trop content de revoir le groupe.

Dès le set fini on se tourne pour rejoindre la scène Apollo où va se produire Slayer, dont la prestation est manifestement très attendue par les festivaliers. C’était déjà le cas en 2011, j’imagine ici que la mort récente de Jeff et le retour de Paul à la batterie ont attisé en plus la curiosité de certains. Dans ce cas ils n’ont pas dû être déçus ! Ce set fut excellent, ponctué par des hits absolus du groupe comme Seasons in the Abyss, Angel of Death, Dead Skin Mask etc, aussi bien que par des vieilleries ressorties du placard comme Hallowed Point. On s’étonne cependant de ne pas entendre un mot sur Jeff … avant qu’un backdrop en son honneur ne soit dévoillé pour la fin du fest ! RIP Jeff !

On continue cet enchainement de malade avec Korn sur la scène Saturn. Korn de retour avec Head de surcroit ! Je ne suis pas aussi dithyrambique que certains au sujet de leur prestation. Celle-ci ne fut pas mauvaise, c’est même tout le contraire. Le groupe était manifestement en bonne forme, ainsi que Jonathan Davis très très à l’aise au chant. Mais j’avais l’impression qu’il manquait un petit quelque chose pour en faire un grand moment. C’est peut-être la setlist qui m’a gênée un peu : autant j’ai été ravi d’entendre un Blind en ouverture, suivi de Twist/Chi et de Dead Bodies Everywhere (!!!), autant j’ai été agacé qu’ils aillent nous chercher les faiblards Did my time ou Coming Undone, sans parler des 2 titres dubsteps qui, même si je les apprécie, sont pour moi hors période Head. Tant qu’à faire il fallait la jouer old school jusqu’au bout, là ça aurait été ultime !

A ma grande surprise il reste énormément de monde pour Limp Bizkit, et le groupe semble tout simplement attendu. Combinaison étonnante mais savoureuse des leurs fans, des nombreux curieux, et de beaucoup de gens qui, comme moi qui, ado, étaient à fond dans ce groupe du temps de l’explosion du néo et des 2 premiers albums. Un concert hommage en somme ! Ce set m’a donc rappelé de fort bons souvenirs. D’ailleurs, les différents albums étaient très bien représentés, le son de guitare de l’ami Wes était excellent et Fred Durst, vêtu de son habituelle casquette rouge mais aussi de gants blancs (!) et d’un superbe sweat Suicidal Tendencies, au taquet. Excellent concert pour un groupe qui n’a pas volé sa tête d’affiche. Seul regret : l’absence de Nookie dans la setlist, mais compensée par les quelques morceaux du premier album.
S’en suit une looooooongue marche pour retourner à la voiture, dans le noir, les cailloux et la poussière. Fatiguant, comme cette journée du reste...

Dimanche
De retour sur le site en ce jour numéro 2, nous ne mettons pas longtemps à constater qu’aujourd’hui il y a vraiment BEAUCOUP de monde. Point positif en revanche : très peu d’attente pour acheter les tickets bouffe ou aux stands en eux-mêmes. Pour les bars également l’attente était assez réglo.
On pouvait aussi séparer la foule en 2 : les tshirts Iron Maiden et les autres. Logique, mais toujours impressionnant de croiser tous ces Eddie…

Nous assistons à la fin du concert Hacktivist qui fait beaucoup parler de lui depuis la sortie de son EP, et qui se retrouve propulsé à l’affiche de nombreux fest cet été. Le groupe envoie bien, mais nous tiquons un peu car le son est assez mal mixé et nous semble très fort (la basse notamment), ce qui n’aide pas à faire passer le côté répétitif de leurs morceaux.

Il est déjà l’heure d’assister à l’une des grandes motivations de cette journée pour moi : Ghost. Le groupe est très attendu et assez acclamé lorsqu’il entre en scène. L’accoutrement des Nameless Ghouls, cette musique d’intro toujours malseine et l’arrivée du très charismatique Papa Emeritus II nous fait entrer directement dans leur univers malgré une disposition sur l’affiche qui les fait jouer en plein soleil. Quel concert ! Ce groupe est atypique mais non moins excellent et il est fort à parier qu’il s’est fait de nouveaux adeptes, aidés en cela par un rendu sonore plus « metal » que sur disque et les quelques interventions judicieuses (et parfois en Français) de Papa Emeritus II. Très grand moment, j’en redemande.

Au contraire Mastodon reçoit ensuite le titre de groupe le plus décevant du week end. Déjà limité en 2011 par un son un peu brouillon et une setlist peu inventive, le groupe perd ici totalement les pédales : le son est très mal mixé (basse et batterie trop en avant), le chant est faux, et la batterie complètement décalée ! La mort dans l’âme, car fan des productions studio du groupe, je me dirige vers les tentes de merch au loin, car trop déçu de cette prestation. Au moins, aussi éloigné, le son est plus supportable.

Pas très connaisseurs de Dragonforce, et souhaitant aussi nous aménager des pauses après la journée fatiguante de la veille et la perspective de Maiden le soir, nous suivrons de loin, nous rapprochant quand-même en fin de set pour constater l’évidente maitrise musicale, et vocale !, du groupe.

Stone Sour s’apprête alors à jouer devant une foule qui commence déjà à devenir très dense. Le « deuxième groupe des gars des Slipknot » semble attendu et il ne décevra pas ses fans. Les trois premières minutes feront craindre à nouveau un son cracra pour leur set, mais le problème fut finalement réglé pour la grande joie de tous. Corey, qui se plaint d’avoir sa voix « fucked up » (il dit toujours ça non ?) a très envie de communiquer avec le public (là encore, quelques phrases en Français) et de délivrer un concert énergique. Je ne suis pas spécialement fan du groupe dont je trouve les albums trop « communs », mais j’avoue avoir pris du plaisir à suivre ce set.

Sur le planning il y avait ensuite un blanc avant Megadeth. Ah non on me dit que Epica jouait. Donc oui c’est bien ça, l’occasion de faire une bonne pause restauration avant la dernière ligne droite.

Bien que fan de Megadeth, j’avais peur du rendu sur la grande scène du Sonisphere, peur d’un son brouillon et surtout du chant de Dave. Alors oui, il fut loin d’être toujours juste, mais la prestation n’en fut pas moins très agréable à suivre, avec de très grands moment comme Trust (en ouverture), Hangar 18, Peace Sells, Holy Wars. Quatre morceaux de Countdown to extinction ont été joué il me semble, et au final c’est surtout l’absence de « In my darkest hour » que je déplore. Un bien bon concert.

Nous profitons du petit mouvement de foule pour déjà nous installer pour Iron Maiden, et nous ne regrettons pas notre choix, bien placés que nous sommes, au milieu avec une vue bien dégagée. Children of Bodom fera office de musique d’attente avant Maiden. Assez loin pour juger la prestation, elle semblait néanmoins efficace.

Le moment attendu par tous arrive enfin, Maiden entre sur scène après une intro interminable. Quelle forme ils tiennent les papys ! Notamment Bruce qui est probablement plus en forme à son âge que moi au mien ! J’ai néanmoins quelques difficultés à entrer dans le concert. Probablement à cause d’un son de guitare trop bas (un comble pour Maiden… mais je n’étais pas aidé par mes bouchons). Aussi, le fait qu’il n’est alors que 20h45, ce qui veut dire qu’il fait encore jour : forcément, la pyro, les feux d’artifice et les lights sont moins impressionnants que dans d’autres conditions. Mais une fois entré dans le concert, quel concert ! Changement de backdrops incessants, arrivée de Eddie sur scène, pyro, artifices, les nombreux hits joués et repris en cœur. L’expérience Maiden ! Et ce Bruce qui n’arrête pas de courir, sauter, tout en chantant. Le sens du spectacle jusqu’à ses interventions en Français dans le texte (décidément !), toutes pleines de bonne humeur.
Je regrette seulement quelques longueurs dont ce « Seven son of a Seventh son » un peu trop rallongé, ou l’enchainement mollasson du début de la setlist. Au final, les 2 heures de show passent vite, très vite, et on a du mal à réaliser que c’est déjà terminé quand le groupe achève Running Free.

Le retour à la voiture semble interminable. Une fois reparti, nous constatons le même type d’embouteillages qu’en 2011, même si à l’un des côtés du parking la police fait la circulation. Le Soni c’est un peu ça : des ambitions, du monde … mais peut-être pas assez de place tout simplement.

Pour conclure, malgré ces quelques soucis organisationnels (moins surprenants qu’en 2011, forcément, et avec quand-même des améliorations), il est indéniable que ce week end de festival fut excellent. Quoiqu’on en dise, le concept du Sonipshere est plaisant : que des groupes de gros calibres, enchainés presque sans aucun temps mort, voilà de quoi rassasier ceux qui, comme moi, n’auront pas forcément l’occasion de faire beaucoup de fests cet été. Nous verrons ce que l’orga nous réserve pour 2014 !

Merci les gars !

Thomas a écrit:

guiya a écrit:Je ne sais plus qui disait Slayer à 110dB : WTF? comment tu as mesuré ça?

C'est pas moi qui l 'ai mesurer mais le gars devant moi avec son gsm. Maintenant, faut voir si c'est aussi fiable que les machines prévues à mesurer les décibels.

Alors moi j’ai mesuré plusieurs fois avec mon GSM et j’ai jamais dépassé 92dB. Mais j’étais plus vers le milieu peut-être. J’ai déjà testé plusieurs appli, il y a effectivement des variations de l’une à l’autre mais en aucun cas c’est aussi fiable que les vrais appareils. Et après il y a le test ultime : après tout ce week end mes oreilles ne me sifflent pas plus que d’habitude. Alors qu’un concert en salle à plus de 100dB ça me déclenche automatiquement une crise…

Et sinon j’ai une petite anecdote concernant Limp Bizkit. Je pense à Kurt notamment :
Vêtu de mon t-shirt At the Gates et avec mon litron de bière à la main, je me suis amusé à gueuler des « Limp Bizkiiiiit » en plein milieu de la foule à l’entrée, ou avant Slayer ou Behemoth, autant parce que j’étais rendu joyeux par l’alcool, que parce que je voulais voir les réactions. C’est là que c’est intéressant : les gens rigolaient mais la plupart avaient les yeux qui disaient : « je rigole mais j’ai bien envie de voir »

kurt a écrit:

guiya a écrit:

Et sinon j’ai une petite anecdote concernant Limp Bizkit. Je pense à Kurt notamment :
Vêtu de mon t-shirt At the Gates et avec mon litron de bière à la main, je me suis amusé à gueuler des « Limp Bizkiiiiit » en plein milieu de la foule à l’entrée, ou avant Slayer ou Behemoth, autant parce que j’étais rendu joyeux par l’alcool, que parce que je voulais voir les réactions. C’est là que c’est intéressant : les gens rigolaient mais la plupart avaient les yeux qui disaient : « je rigole mais j’ai bien envie de voir »

Ca fait plaisir! Ca change du Graspop
T'as eu droit à une sacrée setlist quand même! J'aurais bien voulu les voir

Sinon ouais très sympa ton report!

Oui, super bien. Manquait que Nookie, limite je pige pas pourquoi ils ne l'ont pas joué. Mais bon on peut pas tout avoir