Hellfest 2021

Je suis conscient que ce que je dis peut choquer, mais je maintiens qu'il y a du boulot mais comme l'explique très bien Kurt, ce ne sont pas des boulots agréables, usine, grande distribution etc. J'ai vu un reportage d'un gérant de boite de nuit qui travaille maintenant comme réassortisseur de rayon dans un supermarché...

Mais cette crise, tout le monde savait qu'elle était partie pour durer, et pour moi dès la fin de l'été 2020, tous les gens concernés auraient du commencer à songer à un plan B à ce moment, autrement dit, prendre un boulot peu réjouissant le temps que tout rentre dans l'ordre (je parle bien du monde de la musique, pas des indépendants style tatoueurs, coiffeurs etc).

Et oui tout cela à cause de nos dirigeants en costard cravate, mais perso, j'aurais bien trop à perdre et rien à gagner d'aller leur faire la guerre, mes projets ne sont pas loin de se concrétiser. C'est triste à dire mais en ces temps difficiles je ne préoccupe pas du malheur des autres, ayant déjà assez de préoccupations dans ma vie de tous les jours.

C'est vrai que c'est un peu facile de juste dire "Si vraiment ils sont dans la dech, il suffit de se réorienter professionnellement, car du boulot il y en a, il suffit de chercher." > oui il peut y avoir des places disponibles à l'usine ou autre mais :

- Ce sont des jobs où il faut peu de qualification, donc il y a toujours des tonnes de candidats quand une annonce est publiée

- Quel type de contrat on va te proposer ? Souvent de l'intérim pendant longtemps.. Alors ça dépanne un temps mais bon, si tu as des factures à payer..

- Bosser à l'usine à long terme, c'est vraiment déprimant. Alors oui ok pour dépanner pendant un temps mais bonjour la dépression si tu passes d'un métier enrichissant et intéressant à un travail à la chaîne..

Bref, je ne pense pas que ce soit si facile pour beaucoup de monde.. Perso la crise n'a aucun impact sur moi d'un point de vue travail/argent mais je me rends bien compte que je suis un "privilégié" en ce moment..

A mon avis il faudrait impliquer davantage le secteur culturel dans la campagne de vaccination, utiliser ces personnes pour répondre aux questions, gérer les flux, s'occuper de la sécurité, éventuellement même pour faire davantage de prévention / réponse aux question / rappel des règles dans les entreprises, écoles, etc. Ce n'est pas si éloigné de l'organisation / gestion d'événements.
Juste mon idée (qui a déjà été dite mais ne semble pas vraiment suivie)

Oui, l'organisateur de Dour avait déjà évoqué cette idée il me semble (ou alors je confonds?)

Anakin_WK a écrit:C'est vrai que c'est un peu facile de juste dire "Si vraiment ils sont dans la dech, il suffit de se réorienter professionnellement, car du boulot il y en a, il suffit de chercher." > oui il peut y avoir des places disponibles à l'usine ou autre mais :

- Ce sont des jobs où il faut peu de qualification, donc il y a toujours des tonnes de candidats quand une annonce est publiée

- Quel type de contrat on va te proposer ? Souvent de l'intérim pendant longtemps.. Alors ça dépanne un temps mais bon, si tu as des factures à payer..

- Bosser à l'usine à long terme, c'est vraiment déprimant. Alors oui ok pour dépanner pendant un temps mais bonjour la dépression si tu passes d'un métier enrichissant et intéressant à un travail à la chaîne..

Bref, je ne pense pas que ce soit si facile pour beaucoup de monde.. Perso la crise n'a aucun impact sur moi d'un point de vue travail/argent mais je me rends bien compte que je suis un "privilégié" en ce moment..

En vrai, il y a pas tant de candidats que ça. La plupart des gens préfèrent se retrouver au CPAS plutôt que d'aller bosser là dedans

Après il faut dire aussi que on te demande pas de qualification de base mais ce sont des entreprises souvent très exigeantes. Autrement dit il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus

En général ils gardent les intérimaires dont ils sont satisfaits et si ils ont le bon profil on les forme et on leur file un contrat après quelques mois (là où je bosse en tout cas)

C'est déprimant sur le long terme c'est clair. En plus c'est bien souvent du travail en pause donc c'est compliqué d'avoir une vie sur le coté. Après, là on parle pas d'y rester des années (de toute façon c'est pas le but de ce genre d'entreprises qui aiment avoir du roulement) mais juste quelques temps histoire de payer ses factures

Mais bon soit, c'était juste pour répondre à l'argument "il y a pas de travail".

GhostinDessel a écrit:...
Petit bonus pour la fin avec la réflexion "dans le milieu musical actuel, la seul culture est la culture du dollar.", la bonne blague. A côté des artistes à la Iron Maiden et AC/DC et des entreprises comme Live-nation, la réalité de la majorité des organisateurs et artistes est bien autre, a minima pour la musique metal. Le défi numéro 1 est de ne pas perdre de l'argent lorsqu'on joue une date ou on en organise une, pas de se faire de blé sur le dos des fans. Même pour un groupe à la stature d'Orange Goblin par exemple, il est nécessaire d'avoir un métier sur le côté pour survivre. Ou encore des artistes renommés comme Billy Graziadei qui tiennent leur stand de merch personnellement pour essayer juste d'avoir de quoi subvenir à leurs besoins, vous pensez réellement qu'ils sont riches à millions ?!? Drev est certainement mieux à même à détailler le fonctionnement du milieu professionnel, mais non de Dieu, j'ai les poils de bras qui se hérissent quand je lis sur un forum typé metal que le milieu a pour culture celle de l'argent !

J'essaye d'être consensuel quand je m'exprime sur le forum et d'éviter d'heurter la sensibilité des autres membres, mais pour le coup je suis vraiment inquiet de la pensée générale qui se répand dans la population. La culture de la peur a visiblement fonctionné à la perfection.

Point de vue boulot, je ne vais pas m'étendre dessus car ca serait répéter des idées déjà développées...

Je préfère me focaliser sur ma remarque qui t'a dressé les poils. Quand je parlais culture du dollar, je visais les organisateurs de tournée et dans une moindre mesure l'industrie musicale en général. Je sais que beaucoup de musiciens ont un boulot sur le coté et ne vivent pas entièrement de leur musique.

Mais l'industrie musicale ces dernières années a été volée par des groupes financiers qui ont vu une manière de se faire beaucoup d'argent. Live Nation est le cas d'école. Ils détiennent les salles (sous contrats), les festivals (proprio ou non), décident ce que l'on écoute à la radio ou sur MTV et organisent les tournées. La majorité de l'industrie est sous tutelle de Live Nation. Les disques ne rapportent plus, il restait les concerts. Car beaucoup de fans vouent parfois quasi un culte aux groupes et sont prêt à débourser un max pour voir leurs idoles. Ca, des gens l'ont bien compris . Il suffit de voir la vitesse à laquelle le prix des billets ont augmenté. Certains me diront que pour le prix demandé, on a quand même de la quantité et de la qualité... OUI, mais n'est ce pas une manière de se convaincre que l'on ne se fait pas flouer?

Je sais que les concerts et le merchandising sont les dernières sources de revenu des groupes, mais à en croire certains, on commence à leur prendre des gros pourcentages dessus... cela explique-t-il les t-shirt à 35-50€ qui pullulent de plus en plus?

C'est pour cela que je peine à trouver où est la culture dans le discours actuel des organisateurs du GMM et de Live Nation/Ticketmaster...

Il ne s'agit pas d'une culture de la peur. Les gouvernements (en tout cas en Belgique) ont très ma géré la crise.
- manque d'information sur le sujet et banalisation de la maladie comparée à une grippe.
- inaction lors des premiers cas et des explosions de cas en Italie.
- aucunes mesures pour les vacanciers (annulation ou gestion des retours)
- a plusieurs reprises : ouvertures des frontières pour les vacanciers après les Lockdown. J'ai souvent eu l'impression de suivre des mesures afin de permettre à certains de partir en vacance...
Ce sont les premiers points qui me viennent... la liste est encore longue.

Je comprends la frustration d'organisateurs de voir leurs évènements interdits dans pareil cafouillage.

Mais la gestion catastrophique implique des décisions ou des prises de position qui privilégie certains secteurs plus que d'autres.

Je ne veux pas dire que la culture doit être mise sur le coté. Mais qu'est ce que la culture? un petit festival comme le Durbuy, dont l'affiche est souvent moquée sur ce forum, ou un mastodonte comme le GMM dont l'organisation s'est octroyé le luxe de garder notre fric sans notre avis?

Pour terminer sur ta remarque : quand je lis sur un forum typé metal que le milieu a pour culture celle de l'argent.

Je ne visais pas le milieu Metal en lui même. Mais dois je comprendre que les gens de ce milieu ne sont pas du tout attirés par l'argent?

Par rapport au prix élevé du merch, il est important de donner aussi que beaucoup de salles & festivals (quasi tous) prennent une marge souvent de 20% (minimum). Du coup, si les groupes veulent garder le bénéfice prévu, ils doivent augmenter le prix du merch.

Effectivement, Live Nation a énormément de pouvoir MAIS ils ne représentent pas tout l'univers musical à eux seuls. On peut voir des grandes entreprises comme des "mauvaises personnes" mais il ne faut pas oublier qu'ils engagent énormément de personnes avec un salaire moyen qui représentent le milieu culturel & qui n'ont plus d'emploi. Live Nation, Rock Werchter, Graspop, Ardentes, Durbuy Rock, Ieperfest, maisons de jeunes à travers le pays... ils représentent tous la culture. Chacun à son niveau.

Il y a une chose que j'ai remarqué depuis le début de la crise, quasi 1 an, c'est que les cachets demandés par les bookeurs/groupes n'ont pas augmenté. Une tournée bookée maintenant, semblable à une tournée bookée fin 2019, est vendue au même prix.

On sera tous d'accord sur une chose : cette crise a été très mal gérée. Le couvre-feu ne fonctionne pas vraiment. On tourne en rond.

J'ai bien lu tout les commentaires concernant le fait de se réorienter professionnellement suite à la crise du Covid-19. Je suis actuellement dans la situation. Et dire que du boulot, y en a pour tout le monde, désolé mais c'est n'importe quoi.

Comme il est dit plus haut, il n'y pas que le secteur culturel qui souffre de cette pandémie. On peut aisément inclure les personnes de l'horeca, les coiffeurs, les tatoueurs et bien d'autres. Dans mon emploi récent, j'en ai croisé pas mal et c'est qu'une petite partie de l'iceberg. On est déjà 80.000 dans l'événementiel donc si on compte la totalité ça gonfle pas mal les chiffres. Du travail y en a pour tout le monde oui mais dans une situation normale. Surtout pas dans une situation que nous traversons actuellement.

Et il ne faut pas croire que les entreprises engagent des intérimaires à foison. Les entreprises ne sont pas mieux lotis avec le re-confinement de pas mal de pays. J'ai été repris depuis Août dans une entreprise mais avec des arrêts fréquents de 1 à 2 semaines et je ne compte même pas 2021 où je n'ai pas encore travaillé et ça tiendra jusque la mi-février. Il y a également moins d'emplois dans les entreprises donc moins d'appels pour les intérimaires.

Perso je serais pas contre d'avoir 2-3 semaines de chômage temporaire, à peine fin Janvier et je suis déjà exténué

Après faut savoir suivre financièrement bien entendu.

https://www.google.com/amp/s/amp.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/entretien-hellfest-ben-barbaud-confirme-que-le-hellfest-2021-n-aura-pas-lieu-7159602

D'après cet article, le Hellfest serait annulé également en 2021

5 000 personnes max (si la situation ne se dégrade pas) et assises je ne vois pas comment il aurait pu avoir lieur, prendre la décision plutôt que faire miroiter un "possible" est la bonne décision, reste à voir ce que vont faire les spectateurs avec leur billet...

Le Hellfest est officiellement annulé.

Drev a écrit:Le Hellfest est officiellement annulé.

voici le message publié sur leur site internet:

Hellbangers,

Nous avons espéré le meilleur, mais c’est finalement le pire qui se prépare pour cette année. Face aux incertitudes de la situation sanitaire à venir et aux dernières réglementations gouvernementales pour les festivals, nous sommes contraints d’annuler l’édition 2021 du HELLFEST des 18, 19 et 20 juin prochains.

Votre incroyable mobilisation lors de notre "coup de gueule" d’il y a quelques semaines a permis d’alerter l’opinion publique et les médias sur tout un secteur qui subit de plein fouet cette crise sanitaire (comme plein d’autres). L’État a vite réagi et nous avons ainsi pu rencontrer virtuellement les services du ministère de la Culture en compagnie d’autres festivals français. Dans un premier temps pour expliquer notre situation, puis pour demander des réponses, si ce n’est des solutions afin d’organiser sereinement des festivals cet été.

Lors d’une "ultime" réunion ce jeudi 18 février, le verdict est tombé : les festivals d’été seront autorisés mais avec des conditions draconiennes : 5 000 personnes assises avec une distanciation sociale… Nul doute qu’il sera possible pour de nombreux événements de musique classique, de danse, de théâtre et autres de s’adapter. Mais nous concernant, ces critères rendent impossible l’organisation de notre événement en 2021, nous obligeant ainsi à reporter une fois de plus notre édition anniversaire.

Nous ne souhaitons pas blâmer de façon gratuite le gouvernement pour les choix forts qu’il a décidé de prendre. Nous avons bien conscience que la situation sanitaire exige une certaine forme de prudence. Nous constatons cependant que ces mesures sont plus ou moins celles qui étaient en vigueur l’été dernier, donnant lieu à un été qu’on oserait qualifier de moribond et mortifère pour les festivals et la culture en général. Un an s’est écoulé depuis l’arrivée de l’épidémie et il semble que peu de chemin ait été parcouru avant un retour à une "vie normale"... et ce malgré une connaissance plus importante de la maladie, malgré la vaccination qui avance, malgré la présence de tests…

Nous avions demandé des réponses, nous les avons eues. On ne va pas se mentir, elles ne sont guère réjouissantes pour les "fêtards" mais elles ont le mérite de mettre fin aux incertitudes de nombreux organisateurs de festival. Nous ne pouvons évidemment pas nous réjouir de ce cadre très restrictif qui va à l’encontre de ce que nous souhaitons offrir à nos festivaliers, de ce qu’est un événement résolument « Rock’n’roll ».

 
Un festival se doit d’être un espace de liberté, où les interactions sociales et l’esprit de fête ne peuvent être sacrifiés sur l’autel d’une épidémie. Ce qui est proposé est d’organiser des festivals aseptisés et sans vie pour dire que cela est autorisé. Tout ceci est aux antipodes de ce qui nous unit et fait de nous une communauté.

Imaginer un Hellfest avec 5 000 festivaliers tirés au sort sur les 60 000 déjà munis d’un pass 3 jours, assis et distanciés est au mieux fantaisiste, mais plus réellement une hérésie.

Malheureusement, à travers cette décision et ce cadre, nous constatons une fois de plus que les esthétiques musicales, à destination de la jeunesse essentiellement, vont être durement touchées l’été prochain. A contrario d’autres festivals, nous faisons le dur choix de ne pas accepter ces règles trop restrictives car cela serait une absurdité. Nous devons à nos festivaliers une cohérence dans le projet que nous souhaitons leur offrir et pour lequel ils ont accepté de payer le prix fort.

Le Hellfest est né d’une volonté de rassembler tous les amoureux de musiques dites "extrêmes" dans un cadre de communion collective et d’esprit de fête. Trouver un modèle résilient est une utopie, le penser irait à l’encontre même de l’ADN du festival. Vivre avec le virus ne doit pas être un renoncement à ce qui nous fait vivre heureux.

L’avenir du festival s’assombrit un peu plus et encore une fois c’est votre confiance et votre solidarité qui nous permettront de traverser cet orage.

Comme l’année passée, nous vous proposons de conserver précieusement votre pass 3 Jours ou 1 jour acheté en 2020 et valable pour le Hellfest 2021. Votre pass sera valable pour l’édition 2022, qui se tiendra les 17, 18 et 19 Juin 2022. Aucune démarche n'est à réaliser de votre côté si vous souhaitez garder votre billet.

Ce choix fort vous permettra de soutenir pleinement l’association Hellfest Productions dans la préparation de sa future édition en 2022. Une année 2022 qui devra répondre à ce goût de vivre ensemble ces grands moments !

Nous sommes conscients qu’en ces temps de crise économique, cet effort financier sera trop lourd à porter pour certains d’entre vous, c’est pourquoi une solution de remboursement sera également proposée. Nous reviendrons prochainement vers vous sur les modalités, y compris pour les spécificités liées aux différents packs transports (train, bus, etc…). D’ici là, vous pouvez aussi utiliser le site de notre partenaire Ticketswap pour revendre votre billet en toute sécurité à un autre festivalier, ainsi vous apporterez votre soutien au festival et ferez sans doute des heureux pour l’an prochain.

 
Ce nouveau coup dur ne nous a pas abattu pour autant, et croyez-nous, il nous en faut bien plus pour venir à bout de notre volonté. Nous vous proposerons l’année prochaine un retour "physique" du Hellfest qui répondra à toutes vos espérances après ces deux ans d’absence. Nul doute qu’il s’agira là d’un moment historique de retrouvailles entre vous les fans, les artistes et nos équipes !

En attendant, nous allons nous atteler dès maintenant à réfléchir à une façon d’exister cet été. De nombreuses (dont une particulièrement…) surprises sont à attendre en juin prochain...donc restez connectés !

On ne pouvait pas terminer ce nouveau (sic) communiqué d’annulation, sans avoir une pensée pour nos salariés, techniciens, bénévoles, artistes, prestataires, mécènes et partenaires qui vont souffrir une année de plus de l’annulation du Hellfest. Sachez que nous ne sommes pas seuls dans cette tempête et que notre motivation et notre envie en sortiront décuplées pour vous offrir un spectacle à la hauteur de cette trop longue attente.

Stay Safe, Stay Strong

Hellfest Crew